MORTALITÉ Covid : COMMENT EXPLIQUER 1.800 DÉCÈS EXCÉDENTAIRES ?

Cette note de l’Institut pour un Développement Durable vise deux objectifs principaux :

  1. Faire le point sur les décès dans le cadre de la crise sanitaire du Covid. La succession de données, au jour le jour, ne facilite pas une vision globale.
  2. En matière de « sur-mortalité » détailler les informations par genre et par grande catégorie d’âge, ce qui n’est pas fait sur le site de Sciensano ni sur celui de StatBel .

Les calculs et estimations intègrent les informations les plus récentes en ce qui concerne la population et les quotients de mortalité.

Quelques conclusions :

1. Cette note est un exercice exploratoire qui propose quelques pièces du puzzle dont l’image complète n’est pas encore, je pense, disponible. Et ces pièces ont j’espère une forme et un emplacement qui les rendront utiles. Ces pièces (potentielles) du puzzle sont bien sûr soumises à critique.

2. Sur le plan méthodologique, voici quelques éléments-clés :

  • les estimations des décès attendus sur base de moyennes des X dernières observations (par exemple la moyenne des décès des années 2009 à 2018 pour StatBel) ignorent les tendances de moyen terme ; c’est donc une méthodologie qu’il vaudrait mieux abandonner ;
  • les données compilées par l’IDD montrent tout l’intérêt de suivre les mortalités par genre et par âge ; ici aussi les moyennes des X dernières années ne rendent pas compte des tendances, au demeurant différenciées d’un âge à l’autre (ex : les décès des 75-84 ans ont tendance à diminuer alors que ceux des 85 ans et + ont tendance à gonfler) ;
  • il y a aussi un intérêt évident à considérer différentes sous-périodes pour mieux voir comment évoluent la sur/sous mortalité et les décès Covid ;
  • recourir aux quotients de mortalité tels que projetés par le Bureau fédéral du Plan est une bonne approche pour estimer la mortalité attendue.

3. Une mortalité « excédentaire » semble déranger ; l’intuition est en effet que – à enregistrement correct – la sur-mortalité doit plus ou moins correspondre au total des décès Covid.

En fait, l’explication semble relativement simple. Au vu des données utilisées dans cette note, les évolutions des décès sont compatibles avec le déroulé suivant :

  • une partie des personnes qui seraient mortes en début d’année si un épisode grippal normal était intervenu sont décédées – de manière étagée – au cours des mois suivants (du Covid le cas échéant) ;
  • une partie des décès Covid n’ont pas nécessairement été enregistrés en tant que tels au début de l’épidémie ;
  • une partie des personnes décédées du Covid auraient dû mourir plus tard en cours d’année 2020, ici aussi de manière étalée dans le temps ; dès lors les décès Covid impliquent une sous-mortalité dans les mois qui suivent ; c’est la principale explication de la mortalité « excédentaire ».

L’importance de ces « déplacements » de mortalité ne peut pas être estimée avec précision.

Plus dans la note jointe.

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