Le cumul de pensions de régimes différents

Dans la perspective du débat sur les pensions, la Brève n°55 de l’IDD se penche sur le cumul de pensions de régimes différents.

La population prise en considération dans cette note est l’ensemble des pensionnés de 65 et +, bénéficiaires d’au moins une pension, de retraite ou de survie, dans un des trois régimes (salariés, indépendants et fonctionnaires) et vivant en Belgique à la date du 31 décembre 2018.

Au total, la population étudiée est de 1.916.000 pensionné.e.s.

LE CUMUL DE PENSIONS DE RÉGIMES DIFFÉRENTS

Premier et principal constat : 38% des pensionnés cumulent des pensions de 2 ou 3 régimes différents. Chez les femmes de 80 ans et +, cette proportion est de 45%.

Un peu plus de 2% des pensionné.e.s ont une pension (au moins) dans chacun des trois régimes.

On notera encore que 42% des personnes qui ont (au moins) une pension de salarié.e cumulent des pensions de 2 ou 3 régimes différents ; mais 90% des personnes qui bénéficient (au moins) d’une pension d’indépendant.e et 64% des personnes qui bénéficient (au moins) d’une pension de fonctionnaire sont dans ce cas.

Ces constats rendent totalement décalés, sociologiquement et politiquement, les discours centrés sur les statuts, en opposant les uns aux autres. Pour donner un exemple en lien avec certaines déclarations politiques récentes, il est certain que beaucoup d’indépendants sont concernés par la manière dont on valorise les années de chômage dans le calcul de la pension de retraite.

Ces constats renforcent aussi l’idée d’instaurer un régime unique de pensions, avec les mêmes règles pour tou.te.s.

D’AUTRES CUMULS

Les données utilisées par l’IDD permettent aussi d’éclairer d’autres réalités : l’activité professionnelle des pensionnés et le recours à la GRAPA.

6% des pensionné.e.s ont gardé une activité professionnelle. La proportion d’actifs décroît avec l’âge, c’est compréhensible, et est supérieure parmi les hommes que parmi les femmes, à tous les âges. 15% des hommes de 65-69 ans ont gardé une activité professionnelle.

Les bénéficiaires d’une pension d’indépendant.e (au moins) sont proportionnellement beaucoup plus nombreux à continuer à travailler.

4,5% des pensionnés ont des revenus à ce points faibles qu’ils peuvent prétendre à bénéficier de la GRAPA, en l’occurrence partiellement puisque ils/elles ont d’autres revenus (pensions et/ou autres). Les femmes sont plus souvent dans cet état de précarité que les hommes, à tous les âges.

Certaines catégories de pensionné.e.s sont plus concernées que d’autres. C’est ainsi, par exemple, que 13% des femmes de 80 ans et + qui ne touchent qu’une pension de retraite recourent à la GRAPA.

Plus dans la note ici.

Philippe Defeyt.

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