« Indicateurs pour un Développement Durable » N°2006-3

Le marché du travail : Quelques évolutions structurelles

Après avoir rappelé les évolutions globales en matière de population, emploi et chômage, l’Institut pour un Développement Durable met en évidence les évolutions suivantes :
1. Le taux d’emploi stagne depuis le début du siècle. Il est aujourd’hui de 62% alors que l’objectif de l’Agenda de Lisbonne est d’arriver à 70% en 2010. Le taux d’emploi calculé en équivalents temps plein n’est lui que de 56% en 2005.
2. Le pourcentage de salariés à temps partiel est passé, en 10 ans, d’un peu plus de 15% à un peu plus de 23%.
3. Les évolutions du taux d’emploi sont contrastées : une quasi stagnation du taux d’emploi masculin, une augmentation du taux d’emploi féminin, qui passe de 45% à 54%, et une très forte augmentation du taux d’emploi des 50-64 ans qui passe lui de 23% à 32%.
4. Plus d’un million de personnes touchent sous une forme ou une autre des « allocations » de l’ONEM (+ 200.000 environ depuis 1995), dont 275.000 sont au travail.
5. Le marché du travail est de plus en plus flexible.

  • La proportion d’emplois temporaires (travail intérimaire, travail saisonnier et contrats à durée déterminée) a quasiment doublé entre 1995 et 2005.
  • Le nombre de travailleurs disant exercer un second métier a doublé en 10 ans pour représenter aujourd’hui 170.000 personnes.
  • Le nombre d’heures de travail exercées par des intérimaires a lui aussi doublé entre 1995 et 2005 ; les 159 millions d’heures de travail prestées en 2005 représentent un peu moins de 4% du total des heures de travail accomplies par les salariés du secteur marchand.

6. La part de l’emploi du secteur non marchand dans l’emploi total augmente depuis 2000 pour représenter aujourd’hui 29%. Simultanément, le pourcentage de statutaires dans le secteur public (enseignement y compris) baisse lentement ; il est aujourd’hui de 57%.

L’Institut pour un Développement Durable rappelle aussi les inégalités entre les hommes et les femmes sur le marché du travail. Ces dernières gagnent moins, sont beaucoup plus nombreuses à exercer leur travail à temps partiel, ont plus souvent un emploi à durée déterminée et sont moins nombreuses à être statutaires dans le secteur public.

Et les 200.000 emplois de Verhofstadt ?

L’Institut pour un Développement Durable a profité de ces travaux pour examiner ce qu’il en était des 200.000 emplois de Verhofstadt. Comme l’a récemment reconnu le Premier Ministre lui-même, il faudra se contenter d’environ 140.000 emplois en plus, ce qui est également notre estimation. L’Institut pour un Développement Durable estime que ce résultat doit être mis doublement en perspective.
Première mise en perspective : les créations d’emplois enregistrées sous l’ère Verhofstadt II sont moindres qu’au cours des deux législatures précédentes. Entre le 1er trimestre 1995 et le 4ème trimestre de 2002 l’augmentation trimestrielle moyenne a été de 9.000 emplois. Sous l’ère Verhofstadt II, si les prévisions se réalisent; l’évolution de l’emploi entre le 4ème trimestre de 2002 et le 2ème de 2007 représenterait une augmentation trimestrielle moyenne d’environ 8.000 emplois, soit environ 1.000 de moins par trimestre.

Deuxi̬me mise en perspective : le Premier Ministre a eu la prudence de ne pas pr̩ciser la nature de ces emplois. Trois faits marquants Рconcernant les emplois salari̩s Рdoivent ici ̻tre mis en ̩vidence :
– l’augmentation (voir ci-dessus) des emplois à durée déterminée ;
– la diminution, en absolu, sous l’ère Verhofstadt II, du nombre d’emplois à temps plein et une augmentation de 16% des emplois à temps partiel ;
– la stagnation des emplois des moins de 50 ans au bénéfice d’une forte augmentation (+ 15%) des emplois des plus de 50 ans.

Leave a Reply