Pourquoi le chômage n’augmente-t-il pas plus ?

Au vu de l’ampleur de la crise (PIB en recul de 3,1% en 2009), beaucoup craignaient le pire en matière de chômage. Les données officielles communiquées mensuellement par l’ONEM semblent pourtant ne pas justifier ces craintes (environ 30.000 chômeurs en plus à un an d’écart).

Mais le chômage évolue plus que ce qu’indiquent les données « officielles » de l’ONEM. L’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi inoccupés (= définition du Bureau fédéral du Plan) est d’environ 20.000 unités supérieure à celle donnée par l’ONEM. Il semble aussi que l’évolution du chômage serait quelque peu gonflée encore si on devait ajouter les demandeurs d’emploi issus des CPAS et non répertoriés en tant que tels.

Malgré tout, même dans sa définition large, le chômage évolue moins que ce qu’on pouvait craindre. Deux explications à cela :

1. Un emploi qui résiste mieux que prévu.

2. Une évolution très faible de la population active (c’est-à -dire ceux qui se présentent sur le marché du travail).

Si l’emploi résiste mieux que prévu c’est grâce à :
– l’importance du recours au chômage partiel ;
Рla progression des emplois li̩s aux titres-services, surtout en 2009 ;
– l’évolution rapide (en termes absolus et en termes relatifs) des emplois à temps partiel,expliquée principalement par la progression des titres-services et des personnes recourant au crédit-temps (réduction des prestations).

Ce serait surtout l’augmentation de la population estudiantine dans l’enseignement supérieur qui expliquerait (en bonne partie) la faible croissance de la population active entre 2008 et 2010. Celle-ci est aussi contenue par la progression marquée des « congés thématiques »,c’est-à -dire des travailleurs qui quittent totalement ou partiellement le marché du travail pour des raisons familiales.

Il n’en demeure pas moins que la Belgique enregistrera en 2010 un chômage global de l’ordre de 700.000 unités, sans tenir compte du chômage partiel et des demandeurs d’emplois issus des CPAS mais non répertoriés comme tels. Et le chômage devrait encore augmenter en 2011.

Ces évolutions sont détaillées dans la première note jointe en annexe.

La seconde note se penche brièvement sur les demandeurs d’emploi issus des CPAS wallons. La principale conclusion de cette note : Une prise en compte incomplète des demandeurs d’emploi issus des CPAS conduit à sous-estimer l’ampleur du chômage en Wallonie.

Philippe Defeyt

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