Le point sur les familles monoparentales en Wallonie

Le lancement le 7 mars 2019 d’un site spécifique consacré aux « Familles monoparentales » sur le portail de l’Action sociale wallonne est l’occasion de faire le point ; la dernière Brève de l’IDD propose quelques données qui permettent de mieux cadrer cette réalité :

  • au 1er janvier 2018 il y avait en Wallonie 192.000 ménages monoparentaux, contre 121.000 en 1991
  • la part des ménages monoparentaux dans le total des ménages privés est très stable autour de 12% depuis 2006
  • il se fait, cependant, que cette statistique ne correspond pas entièrement aux images véhiculées en matière de familles monoparentales, y compris dans la communication autour de ce nouveau site, à savoir une femme seule avec des jeunes enfants et/ou des enfants aux études ; deux constats essentiels à cet égard :

– 20% des chefs de ménage monoparentaux ont 60 ans ou plus ; difficile de faire coller les 60 et plus avec le public visé par la politique wallonne !
Р20% des enfants de m̩nages monoparentaux ont 25 ans ou plus

  • 83% des chefs de ménage monoparentaux de moins de 60 ans sont des femmes ; la proportion des hommes est en légère croissance depuis le début des années 2000 ;
  • un quart des enfants wallons de moins de 25 ans vivent dans une famille monoparentale ; cette proportion est stable depuis 2007
  • les chefs de ménage monoparentaux sont en moyenne économiquement plus précaires que les parents en couple ; c’est ce qu’indiquent notamment les statistiques du taux de pauvreté ; quelques indicateurs plus originaux  :

– les taux d’activité et d’emploi des chefs de famille monoparentale sont plus faibles que ceux des parents vivant en couple et les taux de chômage plus élevés ; les écarts sont particulièrement importants chez les jeunes parents ;
– au sein des chefs de ménage monoparentaux on observe à tous les âges un taux d’emploi significativement supérieur chez les hommes ; les femmes monoparentales subissent donc une double discrimination ;
– la proportion de parents seuls bénéficiaires du revenu d’intégration est très élevée par rapport aux autres parents, en particulier aux âges les plus jeunes ; exemple : dans la catégorie des 18-24 ans, la proportion est de 37% (!) pour les parents seuls contre 7% pour les autres parents ;
– ici aussi il y a une différence hommes-femmes en matière de revenu d’intégration ; c’est ainsi, par exemple, que la proportion de parents seuls bénéficiaires du revenu d’intégration est environ deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes à partir de 30 ans.

Deux conclusions politiques :

  1. Il faut arrêter de considérer les ménages monoparentaux comme un grand tout indistinct ; on ne peut, par exemple, considérer de la même manière une maman seule avec deux jeunes enfants et un parent seul de 60 ans qui vit avec un enfant de 35 ans financièrement autonome.
  2. Il faut se donner les moyens de mieux comprendre les constats socio-économiques concernant les parents seuls : ceux-ci sont-ils plus souvent précaires que d’autres parents parce qu’ils se sont retrouvés seuls ou des parents économiquement précaires ont-ils un plus grande probabilité de se séparer ? Il y a probablement des deux explications ; raison de plus pour investiguer plus avant.

Plus d’informations dans la note jointe.

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