Le revenu d’intégration – évolutions 1995-2020 | Het leefloon – ontwikkelingen 1995-2020

janvier 12th, 2020

(Tekst in het nederlands hieronder)

Une conclusion centrale : au total, on peut considérer que de nombreux revalorisations du revenu d’intégration ont permis d’en améliorer le pouvoir d’achat et de réduire l’écart avec le revenu médian global ; mais on est encore très loin d’assurer un montant au moins égal au seuil de pauvreté et encore moins d’assurer un niveau de vie permettant une réelle participation des personnes devant se contenter du revenu minimum.

Le revenu d’intégration a bénéficié d’une liaison au bien-être (= augmentation hors-index) de 1,25% en janvier 2020 et suivra l’évolution de l’indice-santé (+2%) en mars.
C’est l’occasion de faire le point sur quelques évolutions absolues et relatives de ce dispositif important de notre protection sociale. Voici les principales conclusions de la première Brève de l’IDD de 2020 :

  1. Le revenu d’intégration (minimex jusqu’en 2001) pour une personne isolée aura augmenté de 92% entre début 1995 et mars 2020. Cette augmentation se décompose entre 27% de revalorisations et 52% de liaison aux prix (= indexation). La hausse est légèrement supérieure – 95%, se décomposant entre 29% de revalorisations et 52% d’indexation – pour le revenu d’intégration des personnes ayant charge de famille.
  2. Les 27% d’augmentation pour le revenu d’intégration d’un.e isolé.e sont le résultat cumulé de 13 revalorisations hors index. A prix constants, le revenu d’intégration isolé.e.s est passé de 731 €/mois en janvier 1995 à 940 €/mois en janvier 2020.
  3. Le pouvoir d’achat réel du revenu d’intégration a augmenté plus que le pouvoir d’achat moyen de la population globale : +17% entre 1995 et 2020 contre +8% pour la moyenne de la population.
  4. Le rapport revenu d’intégration / seuil de pauvreté officiel évolue de manière relativement stable depuis une dizaine d’années autour de 74% pour un.e isolé.e (72% en 1996) et autour de 66% (64% en 1996) pour un ménage de deux cohabitant.e.s. Le « progrès » sur le long terme est pour le moins modeste.
  5. Depuis 2007, le rapport revenu d’intégration / revenu médian global (estimation de l’IDD à considérer avec grande prudence) s’améliore : il passe de 34% à 39% (35% en 1996) pour un.e isolé.e et de 30% à 35% (31% en 1996) pour un ménage de cohabitant.e.s. L’amélioration est quelque peu plus marquée mais reste modeste, surtout que la hausse semble arrêtée depuis trois ans.

Au total, on peut considérer que des ajustements du revenu d’intégration ont permis d’améliorer le pouvoir d’achat et de réduire l’écart avec le revenu médian global ; mais on est très loin d’assurer un montant au moins égal au seuil de pauvreté et encore moins d’assurer un niveau de vie permettant une réelle participation des personnes devant se contenter du revenu minimum.

Plus dans la note jointe.

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Het leefloon – ontwikkelingen 1995-2020

Een centrale conclusie: over het geheel genomen hebben de aanpassingen van het leefloon geleid tot een verbetering van de koopkracht en een verkleining van de kloof met het totale mediane inkomen; maar we zijn nog ver verwijderd van het garanderen van een bedrag dat ten minste gelijk is aan de armoedegrens en nog minder van het garanderen van een levensstandaard die het mogelijk maakt dat mensen die het met het minimuminkomen moeten doen, daadwerkelijk kunnen deelnemen. 

Het leefloon is in januari 2020 met 1,25% gekoppeld aan het welzijn (= de stijging buiten de index om) en zal in maart de evolutie van de gezondheidsindex (+2%) volgen.

Dit is een gelegenheid om de balans op te maken van enkele absolute en relatieve evoluties van dit belangrijke onderdeel van ons sociaal beschermingsstelsel. Dit zijn de belangrijkste conclusies van de eerste Brève de l’IDD van 2020 :

  1. Het leefloon voor een alleenstaande zal tussen begin 1995 en maart 2020 met 92% zijn gestegen. Deze stijging kan worden opgesplitst in 27% welvaartaanpassingen en 52% prijskoppeling (= indexering). De stijging is iets hoger – 95%, verdeeld over 29% welvaartaanpassingen en 52% indexering – voor het leefloon voor een persoon die samenwoont met een gezin te zijnen laste.
  2. De reële stijging van 27% voor het leefloon van een alleenstaande is het cumulatieve resultaat van 13 herwaarderingen buiten de index om. Tegen constante prijzen is het leefloon van een alleenstaande persoon gestegen van 731 €/maand in januari 1995 tot 940 €/maand in januari 2020.
  3. De echte koopkracht van het leefloon is meer toegenomen dan de gemiddelde koopkracht van de totale bevolking : +17% tussen 1995 en 2020 tegenover +8% voor de gemiddelde bevolking.
  4. De verhouding tussen het leefloon en de officiele armoedegrens is de afgelopen tien jaar relatief stabiel geweest, op ongeveer 74% voor een alleenstaande (72% in 1996) en ongeveer 66% (64% in 1996) voor een huishouden met twee samenwonenden. De « vooruitgang » op lange termijn is op zijn zachtst gezegd bescheiden.
  5. Sinds 2007 is de verhouding leefloon / algemeen mediaan inkomen verbeterd : van 34% naar 39% voor een alleenstaande (35% in 1996) en van 30% naar 35% voor een huishouden met twee samenwonenden (31% in 1996). De verbetering is iets duidelijker, maar blijft bescheiden, vooral omdat de stijging de laatste drie jaar lijkt te zijn gestopt.

Al met al hebben de aanpassingen van het leefloon geleid tot een verbetering van de koopkracht en een verkleining van de kloof met het totale mediane inkomen; maar we zijn nog ver verwijderd van het garanderen van een bedrag dat ten minste gelijk is aan de armoedegrens en nog minder van het garanderen van een levensstandaard die het mogelijk maakt dat mensen die het met het minimuminkomen moeten doen, daadwerkelijk kunnen deelnemen.

Lees meer in de bijgevoegde nota.

Quelques indicateurs socio-économiques détaillés en fonction de la position dans le ménage

novembre 25th, 2019

Les hommes de 18-64 ans en couple avec enfant(s) bénéficient d’un taux d’emploi très élevé (87%), sont très peu souvent en chômage (5%) et recourent donc significativement beaucoup moins aux mécanismes de solidarité (sécurité et assistance sociales).

C’est là une des conclusions de la dernière analyse de l’Institut pour un Développement Durable dont le principal intérêt est de détailler des indicateurs socio-économiques en fonction de la position que les personnes occupent dans le ménage (en couple avec ou sans enfant(s), chef de ménage monoparental, enfant, isolé…).

Pour les besoins de cette étude, on a retenu les données des personnes domiciliées en Belgique, âgées de 18 à 64 ans, réparties en fonction de la région, de l’âge, du genre et de leur position dans le ménage.

Principal constat : les membres d’un couple avec enfant(s) ont un taux d’emploi et un taux d’activité très élevés, en absolu et par comparaison avec des personnes ayant d’autres positions dans leur ménage. Leur taux de chômage est très bas : 6% contre 10% en moyenne. Ils sont très peu nombreux à devoir recourir au revenu d’intégration sociale (trois fois moins qu’en moyenne). La proportion de ces personnes qui doivent compter sur la sécurité sociale est très faible par rapport aux autres catégories de personnes (6% contre 18%).

Les taux d’emploi et d’activité des membres d’un couple sans enfant sont inférieurs à la moyenne et très nettement inférieurs à ceux des couples avec enfant(s). Deux explications possibles : il s’agit d’une part de ménages qui estiment que leur situation économique n’est pas assez assurée pour fonder une famille et d’autre part de couples plus âgés, qui n’ont plus d’enfant à la maison, et qui, comme d’autres personnes plus âgées, sont plus susceptibles d’être, par exemple, invalides.

Les membres (parents et enfants) des ménages monoparentaux, les personnes isolées et les « autres » (= autres membres d’un ménage, personnes habitant un ménage collectif…) ont un taux d’emploi moindre et un taux de chômage beaucoup plus élevé. Leur recours au revenu d’intégration (ou à l’aide équivalente) est très supérieur à la moyenne.

Pour l’essentiel, ces constats valent si on détaille les indicateurs en fonction du genre, de l’âge ou de la région. Les résultats sont présentés en détail dans la note et l’annexe jointes.

La fiscalité immobilière en Wallonie : dépasser la Déclaration de politique régionale

novembre 10th, 2019

Le numéro 3 de la série Aire Libre est consacré à un texte d’opinion sur la fiscalité immobilière wallonne.

En résumé :

  1. Pour renforcer rapidement la qualité énergétique du bâti wallon il faut passer par l’obligation d’une mise aux normes lors de chaque changement de propriétaire plutôt que par des incitations fiscales.
  2. Il faut soutenir financièrement les ménages à qui des travaux énergétiques sont imposés, mais en fonction de leur revenus. Un système de primes est plus facile à mettre en œuvre que diverses dépenses fiscales.
  3. Pour faciliter la mobilité résidentielle il faut abaisser d’avantage les droits d’enregistrement sur le seul logement occupé par son propriétaire.
  4. Pour diverses raisons, de financement des politiques publiques et d’efficacité, il faut mettre fin aux régimes du bonus-logement et du chèque-habitat et renoncer à d’autres cadeaux fiscaux inutiles, en particulier la baisse forfaitaire du précompte immobilier.
  5. Enfin, il faut lancer une réflexion en vue d’un meilleur équilibre, pour les ménages comme pour la collectivité, entre le régime fiscal du neuf et le régime fiscal de l’ancien. Il faut le faire sur base de critères écologiques et économiques et tenir compte de ce qu’il faut à la fois privilégier la rénovation du bâti existant mais qu’il faut aussi produire du neuf pour loger tout le monde.

Voici cette note.

Évaluer la mise en œuvre de la Déclaration politique Wallonie 2019-2024 : premières réflexions et propositions

septembre 22nd, 2019

La p.6 de la Déclaration de politique Wallonie 2019-2024 annonce la mise en place d’un Haut Conseil Stratégique (HCS) : « Un Haut Conseil Stratégique (HCS), interdisciplinaire et composé d’experts scientifiques indépendants, sera mis en place afin d’accompagner le Gouvernement dans la réalisation de ses objectifs fondamentaux :

– La réduction de 55% des GES à l’horizon 2030 par rapport à 1990 ;
– L’amélioration du taux d’emploi de 5% à l’horizon 2025 ;
– La réduction du taux de pauvreté.Le Haut Conseil élaborera des indicateurs permettant d’examiner la réduction des gaz à effet de serre, l’amélioration du taux d’emploi et la réduction de la pauvreté. »

Dans cette perspective, cette nouvelle analyse de l’Institut pour un Développement Durable propose une série de réflexions et propositions. Elle le fait pour cinq dimensions de la Déclaration de politique Wallonie : les émissions de gaz à effet de serre (GES), le taux d’emploi des 20-64 ans, le taux de pauvreté, les 3 objectifs principaux évoqués ci-dessus ; ont été ajoutées deux dimensions, le parc de logements publics et les besoins en soutiens aux personnes âgées, tant ces deux politiques sont liées aux ambitions climatiques et sociales.

Cette note est plus qu’une note de travail mais n’est pas non plus un document « définitif ».

En effet il reste beaucoup de travail à faire, tant dans la définition plus précise des objectifs que dans le choix des indicateurs et de leurs spécifications techniques.

Mais quelques grandes conclusions apparaissent dès maintenant : certains objectifs doivent être (mieux) définis, il faut accélérer la production et la mise à disposition des données statistiques, il faut aussi diversifier les sources, combiner des données administratives et des résultats d’enquêtes et, pour certaines politiques, élaborer des indicateurs « précurseurs ».

Les réflexions et propositions de l’Institut pour un Développement Durable – contenues dans la note jointe – se veulent un premier apport à un débat qui s’annonce passionnant ; il le sera d’autant plus qu’il sera ouvert en associant tous les acteurs concernés, y compris l’opposition.

 

Le bonheur des Belges – Het geluk van de Belgen

septembre 15th, 2019

(tekst in het nederlands hieronder)

LE BONHEUR DES BELGES

Introduction

« Dans l’ensemble, dans quelle mesure êtes-vous satisfait de votre vie actuelle ? »
« Tout bien considéré, dans quelle mesure diriez-vous que vous êtes heureux ? »

Voici les scores moyens des réponses des Belges à ces deux questions, scores détaillés par genre.

Mais la présente analyse de l’Institut pour un Développement Durable propose bien d’autres résultats quant au bien-être des Belges. En voici l’essentiel.

Le bonheur des Belges : quelques indicateurs essentiels

Le niveau moyen de satisfaction ou de bonheur varie en fonction de diverses caractéristiques des individus au sein d’un pays donné. C’est ainsi que :

  • les niveaux de satisfaction de vie et de bonheur baissent à partir de l’entrée dans la vie active pour remonter à l’âge de la retraite ; la satisfaction et le bonheur en particulier se tassent cependant chez les plus âgés (75 ans et plus) ;
  • les niveaux de satisfaction et de bonheur augmentent avec les revenus
  • les personnes qui vivent seules sont moins satisfaites et moins heureuses que les personnes vivant à plusieurs ; les personnes vivant dans de très grands ménages (5 personnes ou plus) semblent particulièrement heureuses ;
  • les scores de satisfaction de vie et de bonheur en Wallonie sont inférieurs à ceux de la Flandre ; les différences entre la Wallonie et Bruxelles sont faibles.

Le bonheur des Belges : des mises en perspective

Les études sur le bien-être essayent de mettre en valeur des « déterminants » du niveau de satisfaction de vie ou de bonheur. Voici quelques mises en perspective : Ont tendance à être plus satisfaites de la vie et plus heureuses les personnes

  • qui font plutôt confiance aux autres
  • qui estiment que la plupart des gens essaient de rester corrects plutôt que d’en profiter
  • qui estiment que les gens (les autres) essaient d’être utiles plutôt que de se préoccuper (le plus souvent) d’eux-mêmes
  • qui ont – en dehors du travail – beaucoup de contacts sociaux
  • qui estiment participer à beaucoup d’activités sociales comparativement à des personnes du même âge
  • qui estiment être en bonne santé
  • qui se déclarent être de droite plus que celles qui se déclarent de gauche
  • qui font confiance aux hommes et femmes politiques
  • qui ont confiance en la justice
  • qui estiment que la démocratie en Belgique fonctionne plutôt bien.
  • qui estiment bon l’état des services de santé en Belgique
  • qui estiment que leur revenu actuel leur permet de « bien » vivre.

Attention : en matière de satisfaction de vie et de bonheur il est difficile d’établir des causalités, les influences éventuelles pouvant être bi-directionnelles. Illustrations : est-on satisfait/heureux parce qu’on fait confiance aux autres ou a-t-on tendance à faire confiance aux autres parce qu’on est satisfait/heureux ? ; est-on satisfait/heureux parce qu’on a beaucoup d’activités sociales ou a-t-on beaucoup d’activités sociales parce qu’on est satisfait/heureux ? ; être satisfait ou heureux ne conduit-il pas à plus facilement estimer que son revenu est « confortable » tout comme on peut supposer qu’un revenu jugé « confortable » influence positivement la satisfaction de vie et le bonheur ?

Le bonheur des Belges : la dimension régionale

Les niveaux de satisfaction de vie et de bonheur moyens sont en Wallonie significativement inférieurs à ceux observés en Flandre. Voici observations à cet égard :

  • Les wallons sont moins enclins que les flamands et les bruxellois à faire confiance aux autres.
  • Les flamands pensent plus que les wallons et les bruxellois que des gens essaient de rester corrects plutôt que d’en profiter ; ils sont également plus tentés de penser que les gens cherchent à être utiles plutôt que de (seulement) se préoccuper d’eux-mêmes.
  • En matière d’intensité des relations sociales et des activités sociales, il n’y a pas vraiment de différences entre les régions.
  • Pour ce qui est de la santé subjective, pas de différence entre les flamands et les wallons tandis que les bruxellois s’estiment en moyenne un peu plus en bonne santé.
  • Sans surprise, les wallons sont en moyenne plus à gauche que les flamands mais un tout petit moins que les bruxellois.
  • Les wallons ont tendance à faire moins confiance que les bruxellois et les flamands dans les politiciens et dans la justice.
  • Les wallons sont moins satisfaits que les flamands et que les bruxellois en la démocratie et en le système de santé.
  • Enfin, les wallons et les bruxellois jugent leurs revenus en moyens plus insuffisants que les flamands.

*                 *                  *

Soulignons pour conclure la valeur ajoutée de cette étude par rapport à d’autres qui traitent également du bien-être :

  1. Un échantillon d’excellente qualité.
  2. Un échantillon de près de 6.000 répondants.
  3. Une approche conjointe des indicateurs « satisfaction de vie » et « bonheur »
  4. Un approfondissement de la dimension régionale.

*                 *                  *

Le lecteur intéressé trouvera plus d’informations dans la note de synthèse jointe. Une note plus complète – avec les références et plus d’informations quantitatives – est également disponible.

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HET GELUK VAN DE BELGEN

Inleiding

« Alles bij elkaar genomen, hoe tevreden bent u vandaag de dag met uw leven over het algemeen? »
« Alles bij elkaar genomen, hoe gelukkig zou u zeggen dat u bent? »

Hier zijn de gemiddelde scores van de antwoorden van de Belgen op deze twee vragen, gedetailleerd per geslacht.

Maar deze analyse van het Instituut voor Duurzame Ontwikkeling biedt nog vele andere resultaten over het welzijn van de Belgen. Hier is het grootste deel ervan.

Het geluk van de Belgen: een aantal essentiële indicatoren

Het gemiddelde niveau van tevredenheid of geluk varieert naar gelang van de verschillende kenmerken van individuen in een bepaald land. Dat is hoe:

  • de tevredenheid en het geluk in het leven nemen af vanaf het moment dat mensen de arbeidsmarkt betreden tot aan de pensioengerechtigde leeftijd; met name de tevredenheid en het geluk nemen echter af bij ouderen (75 jaar en ouder);
  • de tevredenheid en het geluk nemen toe met het inkomen
  • alleenstaanden zijn minder tevreden en minder gelukkig dan mensen die samenwonen; mensen die in zeer grote huishoudens (5 of meer mensen) wonen, lijken bijzonder gelukkig;
  • de levenstevredenheid en geluksscores in Wallonië zijn lager dan in Vlaanderen; de verschillen tussen Wallonië en Brussel zijn klein.

Het geluk van de Belgen: enkele « determinanten »

Welzijnsstudies proberen de « determinanten » van de mate van levenstevredenheid of geluk te benadrukken. Hier zijn enkele perspectieven: neigen naar meer tevredenheid over het leven en gelukkiger mensen

  • die liever anderen vertrouwen
  • die geloven dat de meeste mensen proberen correct te blijven in plaats van er gebruik van te maken
  • die menen dat mensen (de anderen) nuttiger zijn dan (meestal) bezorgd om zichzelf
  • die – buiten het werk – veel sociale contacten hebben
  • die het gevoel hebben dat ze deelnemen aan veel sociale activiteiten in vergelijking met mensen van dezelfde leeftijd
  • die geloven dat ze in goede gezondheid verkeren
  • die beweren meer rechts te zijn dan degenen die beweren links te zijn
  • die vertrouwen hebben in politici
  • die vertrouwen hebben in het rechtssysteem?
  • die geloven dat de democratie in België vrij goed werkt
  • die de toestand van de gezondheidsdiensten in België als goed beschouwen
  • die het gevoel hebben dat hun huidige inkomen « confortabel » zijn.

Let op: in termen van levenstevredenheid en geluk is het moeilijk om causaliteiten vast te stellen, aangezien mogelijke invloeden tweerichtingsverkeer kunnen zijn. Illustraties: zijn we tevreden/gelukkig omdat we anderen vertrouwen of hebben we de neiging om anderen te vertrouwen omdat we tevreden/gelukkig zijn; zijn we tevreden omdat we veel sociale activiteiten hebben of hebben we veel sociale activiteiten omdat we tevreden/gelukkig zijn; maakt het niet tevreden of gelukkig zijn het makkelijker om in te schatten dat ons inkomen « comfortabel » is, net zoals we kunnen veronderstellen dat een inkomen dat als « comfortabel » wordt beschouwd een positieve invloed heeft op de levenstevredenheid en het geluk?

Het geluk van de Belgen: de gewestelijke dimensie

De gemiddelde niveaus van levenstevredenheid en geluk zijn in Wallonië beduidend lager dan in Vlaanderen. Hier zijn enkele opmerkingen in dit verband:

  • Walen zijn minder geneigd dan Vlamingen en Brussel om anderen te vertrouwen.
  • Vlamingen denken meer dan Walen en Brussel dat mensen proberen correct te blijven in plaats van er gebruik van te maken; ze zijn ook meer geneigd te denken dat mensen proberen nuttig te zijn in plaats van (meestal) voor zichzelf te zorgen.
  • Wat de intensiteit van de sociale betrekkingen en sociale activiteiten betreft, zijn er geen echte verschillen tussen de regio’s.
  • Wat de subjectieve gezondheid betreft, is er geen verschil tussen Vlamingen en Walen, terwijl de Brusselaars zichzelf gemiddeld iets gezonder vinden.
  • De Walen zijn dan ook gemiddeld meer links dan de Vlamingen, maar iets minder dan de Brusselaars.
  • Walen hebben over het algemeen minder vertrouwen in politici en het rechtsysteem dan Brusselaars en Vlamingen.
  • Walen zijn minder tevreden dan Vlamingen en Brusselaars over de democratie en de gezondheidszorg dan Vlamingen en Brusselaars.
  • Tot slot vinden de Walen en Brusselaars hun inkomsten minder confortabel dan die van Vlaanderen.

*                 *                  *

Tot slot is het vermeldenswaard dat deze studie een toegevoegde waarde heeft ten opzichte van andere studies die ook betrekking hebben op welzijn:

  1. Een steekproefvan uitstekende kwaliteit.
  2. Een steekproef van bijna 6.000 respondenten.
  3. Een gezamenlijke aanpak van de indicatoren « levenstevredenheid » en « geluk ».
  4. Een verdieping van de regionale dimensie.

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De geïnteresseerde lezer vindt meer informatie in de toegevoegde samenvatting. Een meer volledige nota – met referenties en meer kwantitatieve informatie – is ook beschikbaar.

Des études comme outil de relations publiques des entreprises

août 28th, 2019

De plus en plus d’entreprises privées publient les résultats d’enquêtes qu’elles commandent ou d’analyses basées sur l’information dont elles disposent en interne.

Ces études pourraient contribuer à améliorer la connaissance de notre sociétés et de son fonctionnement ; elles se révèlent en fin de compte souvent peu convaincantes.

Le second article dans la rubrique « Aire libre » est disponible ici.

Une majorité de belges en faveur d’un revenu de base

août 16th, 2019

(Nederlandse vertaling hieronder)

59% des belges sont favorables à un revenu de base ; 7% y sont même très favorables. C’est là le principal résultat d’une enquête dont l’Institut pour un Développement Durable vient de prendre connaissance.

D’autres résultats :

  • y sont plus favorables les jeunes (63%) que les aînés (55%) et les revenus petits et modestes (64%) que les revenus supérieurs (53%)
  • les Bruxellois sont très favorables à un revenu de base (77%), plus que les Wallons (64%) et que les Flamands (53%)
  • les gens qui se déclarent de gauche sont plus favorables à l’idée d’un revenu de base (68%) que ceux qui se déclarent de droite (51%) ; au centre ils sont 57% à adhérer à l’idée
  • ceux et celles qui estiment que le gouvernement doit réduire les différences de niveaux de revenus y sont plus favorables (61%) que ceux et celles qui ne le pensent pas (49%).

D’autres résultats dans la note jointe.

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Een meerderheid van de Belgen voor een basisinkomen

59% van de Belgen is voorstander van een basisinkomen; 7% is zelfs zeer positief. Dit is het belangrijkste resultaat van een onderzoek dat het Instituut voor Duurzame Ontwikkeling zojuist heeft ontvangen.

Andere resultaten:

  • jongeren (63%) zijn gunstiger dan ouderen (55%) en kleine en bescheiden inkomens (64%) dan hogere inkomens (53%)
  • de Brusselaars zijn sterk voorstander van een basisinkomen (77%), meer dan de Walen (64%) en de Vlamingen (53%
  • mensen die zich links verklaren, zijn gunstiger voor het idee van een basisinkomen (68%) dan degenen die zich rechts verklaren (51%); in het centrum zijn ze 57% om zich aan het idee te houden
  • degenen die vinden dat de overheid de inkomensverschillen moet verminderen, zijn gunstiger (61%) dan degenen die dat niet doen (49%).

Meer resultaten in de bijgevoegde nota.

La question du quatrième colibri

août 2nd, 2019

En 2007, Pierre Rabhi créait, avec d’autres, le mouvement des « colibris » en vue d’inciter chaque citoyen à « faire sa part » dans la transition écologique et la lutte contre le dérèglement climatique. Il s’inspirait d’une parabole mettant en scène un colibri qui, pour inciter les animaux de la forêt à lutter contre un incendie qui les menace, vole inlassablement entre la rivière et le foyer d’incendie pour recueillir dans son bec une goutte d’eau et la laisser tomber sur les flammes. La morale de cette parabole est que si chacun « fait sa part », en fonction de ses capacités, même si celles-ci semblent ridiculement inadaptées à l’ampleur de la tâche, tout devient possible. L’image est belle et stimulante mais nous incite à nous interroger davantage sur ce que signifie « faire sa part » et de combien d’espèces différentes de colibris se compose l’écosystème de la transition écologique.

Ce paragraphe introduit un texte de Paul-Marie Boulanger, que vous trouverez en cliquant sur ce lien. Cette réflexion, très intéressante, inaugure une nouvelle rubrique sur le site de l’IDD : « Aire libre ».

Taux d’emploi des 20-64 ans et emplois temporaires : une analyse critique des données

juillet 1st, 2019

Trois conclusions essentielles :

  1. Le taux d’emploi des 20-64 ans mesuré par les données administratives est, au niveau national et en Flandre et en Wallonie, supérieur à celui estimé par l’Enquête sur les forces de travail. A Bruxelles il est inférieur.
  2. Mesurer le taux d’emploi des 20-64 ans par les données administratives aboutit à des évolutions plus robustes, reflétant mieux la réalité, que celles données par l’Enquête sur les forces de travail.
  3. L’augmentation des contrats étudiants et des contrats liés à des démarches formatives (stages, alternance, apprentissage et autres formations) explique à elle seule près de 45% de l’évolution des emplois précaires entre 2014 et 2018 et plus de 60% pour les 15-29 ans.

La consolidation, pour 2018, des deux principales sources statistiques en matière d’emploi (l’Enquête sur les forces de travail et la Comptabilité nationale) permet de revenir en profondeur sur deux indicateurs beaucoup discutés ces derniers temps : le taux d’emploi et l’emploi précaire.

Trouver des explications dans les divergences de niveaux et d’évolutions de l’emploi estimé par ces deux sources n’est pas évident, ne serait-ce que parce que l’Enquête sur les forces de travail a en 2017 modifié ses schémas de collecte des données.

Considérer que ces deux sources sont complémentaires – ce qui est l’attitude consensuelle – me semble un peu court, ne serait-ce que parce que les réponses agrégées aux questions de l’Enquête sur les forces de travail reposent sur des pondérations qui ne correspondent pas à celles découlant des données administratives.

Le taux d’emploi des 20-64 ans

Dans le cadre de la Stratégie EU2020, les pays membres sont supposés augmenter leur taux d’emploi (l’objectif pour la Belgique = 73,2%). L’indicateur retenu est le taux d’emploi des 20-64 ans, calculé sur base de l’Enquête sur les forces de travail ; il s’agit du rapport des personnes ayant un emploi sur l’ensemble de la population de la même catégorie d’âge.

Tenant compte des écarts importants en matière d’emploi global entre les estimations de la Comptabilité nationale et celles de l’Enquête sur les forces de travail, l’IDD a (ré)estimé l’emploi des 20-64 ans à partir des données administratives. Voici le résultat :

Les emplois temporaires

La publication des données suivantes à fait couler beaucoup d’encre, même si de nombreux observateurs ont rappelé qu’il y avait eu d’importants changements méthodologiques à partir de 2017 qui empêchent de tirer des conclusions définitives sur la « forte » augmentation de la précarité, en particulier chez les jeunes travailleurs.

Voici une décomposition de l’évolution de l’emploi précaire pour les années 2014 à 2018.

Conclusions et recommandations

Rappelons d’abord la grande prudence avec laquelle il faut utiliser les informations issues de l’Enquête sur les forces de travail. Et cette grande prudence s’impose donc aux estimations qui utilisent des données issues de l’Enquête sur les forces de travail, y compris les estimations de l’emploi national et régional (celles officielles ou celles de l’IDD présentées dans l’Annexe). Notons que toutes les estimations de l’IDD aussi doivent être appréhendées avec prudence, même si elles semblent plus robustes et plus cohérentes que les données correspondantes fournies par l’Enquête sur les forces de travail.

Avec cette réserve en tête, voici quelques conclusions statistiques

  1. Le taux d’emploi des 20-64 ans mesuré par les données administratives est, au niveau national et en Flandre et en Wallonie, supérieur à celui estimé par l’Enquête sur les forces de travail. A Bruxelles il est inférieur.
  2. Mesurer le taux d’emploi des 20-64 ans par les données administratives aboutit à des évolutions plus robustes, reflétant mieux la réalité, que celles données par l’Enquête sur les forces de travail, évitant ainsi, ce que certains ont déjà fait, de tirer des conclusions trop rapides sur base d’évolutions de court terme des données de l’Enquête sur les forces de travail.
  3. L’augmentation des contrats étudiants et des contrats liés à des démarches formatives (stages, alternance, apprentissage et autres formations) explique à elle seule près de 45% de l’évolution des emplois précaires entre 2014 et 2018 (telle que mesurée par l’Enquête sur les forces de travail).
  4. Enfin, des éléments dont on dispose émerge assez facilement l’hypothèse que les adaptations méthodologiques de l’Enquête sur les forces de travail à partir de 2017 ont conduit à « mettre à niveau » l’importance des emplois précaires plus que de refléter une augmentation forte de ceux-ci. L’emploi précaire aurait donc été sous-estimé dans le passé.

Il faut de l’exercice développé dans cette note tirer des recommandations politiques :

  1. Même si EUROSTAT impose des conventions statistiques et, dans certains cas, l’usage de l’Enquête sur les forces de travail, rien n’empêche la Belgique et les régions d’adopter leurs propres indicateurs, plus pertinents, et d’améliorer les données relatives à l’emploi.
  2. En matière d’emploi (national), il me semble qu’un découpage par âge des estimations macroéconomiques de l’emploi serait bien utile, à la fois pour mieux comprendre ce qui se passe sur le marché du travail, pour mieux calculer le taux d’emploi des 20-64 ans et pour éviter, comme le fait le Bureau fédéral du Plan, de calculer un taux d’emploi global en comparant emploi total (y compris les 65 ans et plus) avec la seule population des 15-64 ans.
  3. De nombreuses données fournies (de manière imparfaite) par l’Enquête sur les forces de travail, comme le type de contrat, le temps de travail, etc., pourraient être collectées sur une base administrative, concentrant dès lors la collecte des données sur des informations qualitatives (les intentions du travailleur, les raisons du temps partiel, etc.). Un parallèle doit être fait avec l’enquête SILC, qui mesure la distribution des revenus, les conditions de vie et le taux de pauvreté ; ici aussi on ne recourt pas (ou pas assez) aux données administratives a priori plus fiables.
  4. Enfin, je pense que dans l’Enquête sur les forces de travail, comme dans l’enquête SILC, il est inacceptable de ne pas tenir compte des personnes vivant dans des ménages collectifs.

Plus d’informations dans la note et l’annexe jointes.

La durée dans l’emploi des salariés belges

mai 8th, 2019

L’Enquête sur les forces de travail pose notamment la question suivante : « Depuis quand travaillez-vous dans votre emploi actuel ? » (Q13 dans le Questionnaire 2018)

La Brève n°28 de l’IDD propose une première exploitation des réponses à cette question.

Premiers constats :

  • 30% des salariés sont dans leur emploi actuel depuis plus de 15 ans
  • 13% depuis plus de 25 ans
  • 38% le sont depuis moins de 5 ans.

Quelles évolutions entre 2005 et 2017 ? Deux évolutions plus marquées que d’autres :

  • depuis 2011 une baisse de la part des salariés dans leur emploi depuis moins de 5 ans
  • une hausse jusqu’en 2014 de la part des salariés dont la durée dans l’emploi  se situe entre 5 et 14 ans.

L’évolution de la part des moins de 12 mois colle assez bien avec les fluctuations conjoncturelles : une montée entre 2005 et 2007, période de croissance économique soutenue, suivie d’un recul et un très léger redressement en 2011 et depuis 2014, périodes de reprise (modeste).

Quelques autres observations :

  • il y a plus de salariés qui sont à l’emploi depuis au moins 10 ans dans le secteur public que dans le secteur privé
  • la part des salariés du secteur public dans le total des salariés qui sont à l’emploi depuis plus de 25 ans baisse de 45% à 36% entre 2005 et 2017
  • les salariés à temps partiel sont quelque peu moins nombreux chez les salariés dont la durée de l’emploi est inférieure à 5 ans et quelque peu plus nombreux chez les travailleurs dans leur emploi actuel depuis plus de 25 ans
  • la part des travailleurs à temps partiel dans les salariés à l’emploi depuis plus de 25 ans a augmenté beaucoup plus vite que la part des salariés à temps partiel dans l’ensemble de la population
  • 96% des salariés de 15-24 ans sont dans l’emploi actuel depuis moins de 5 ans ; 65% des salariés de 55-64 ans sont dans l’emploi actuel depuis plus de 15 ans.

Cette note ne fait qu’effleurer cette importante dimension dans le monde du travail, à la fois pour le salarié et pour son employeur. Mais il y a un début à tout.

Plus d’informations dans la note jointe et dans le fichier statistique.